Les topos de randos
GR 11 La Senda Grande traversée des Pyrénées Espagnoles
Le GR 11 (encore appelé : la Senda) traverse les Pyrénées d’un bout à l’autre, d’est en ouest, en territoire espagnol, sur environ 770 km, du cap de Creus au cap du Figuier. Il traverse la Catalogne, un petit bout d’Andorre, l’Aragon, la Navarre et s’achève en Guipúzcoa.
Des collines boisées du piémont, sur des sentiers et des pistes, jusqu’à la haute montagne dans les pierriers, sur les pentes d’herbe et les éboulis, tous les étages de la montagne sont arpentés.
Aridité catalane, buissons et chênes-lièges, monastères sous le soleil. À Setcases s’ouvre le pays des hauts cols. Puis ce sont les Encantats (les « enchantés ») et les innombrables lacs du Parc national d’Aigues Tortes. L’itinéraire s’enhardit ensuite au pied de l’Aneto, puis des Posets. Arrive Ordesa, s’exaltent Niscle et le Mont-Perdu : « Beauté implacable de la nature, lent mirage de l’érosion, collision des sens » selon les mots fervents de Pierre Macia.
Le randonneur s’aventure ensuite dans la Navarre des rebonds verts, des forêts profondes comme aux origines du monde. Enfin, juste avant l’océan, c’est le Guipúzcoa, pays des chênes, des sources, des palombières. Avec cette traversée, vous avez affaire à l’une des plus grandioses aventures que propose le continent européen. Plus facile que la HRP, plus sportive que le GR 10, la Senda vous demandera plus d’initiative, plus d’instinct que son cousin français.
Cet ouvrage est un chant d’amour aux Pyrénées, dans la sueur, la brûlure et l’émerveillement. Pierre Macia s’y révèle auteur, puisant au plus profond de ses émotions et de sa douleur de montagnard. « Le GR 11 est un plaisir solitaire, un retour aux âges farouches de la marche… Au bout d’un moment, on est les rois du beau chemin rouge et blanc, qui poudroie dans la montagne éternelle, sous le ciel implacablement bleu d’Espagne, plus sacré que le plafond de la chapelle Sixtine… La Senda a une âme, une patine, l’usure d’un vieil objet auquel on tient. Un caractère qui vous hante longtemps après être revenu à la maison… En montagne, vous êtes exactement ce que toute société moderne déteste : l’être le plus libre du monde. »