Les Allemands et l'histoire du Pyrénéisme
Leurs récits étant beaucoup moins accessibles que ceux des Anglais, les Allemands ayant contribué à l’histoire du Pyrénéisme sont moins connus que ces derniers et pourtant, ils vinrent assez nombreux dès le début du XIX éme siècle. En voici quatre par ordre chronologique de leur arrivée:
Jean de Charpentier (1786-1855)
Allemand d’origine française, il naît en 1786 à Freiberg, d’un père capitaine des mines.
Il fait de brillantes études d’ingénieur avant d’entamer sa carrière dans les mines de Waldenburg, en Silésie.
Il séjourne dans les Pyrénées dès 1808, dont il étudie la géologie en vue de l’exploitation de mines de cuivre. Il en ramène une étude « Essai sur la constitution géognosique des Pyrénées » qui fut publiée en 1823 et distinguée par l’Institut Royal de France.
Il quittera les Pyrénées pour le Chablais en 1813, pour diriger les mines de Bex. Puis il est nommé Directeur en chef des Mines et Salines et président de la commission des digues, en 1846. Il encourage la construction d’ouvrages sur le Rhône, ce qui met une grande partie du Chablais à l’abri des inondations.
Il doit sa réputation internationale à son « Essai sur les glaciers » publié en 1841.
Professeur honoraire de l’Université de Lausanne, il meurt en 1855 à 69 ans.
Friedrich Wilheim Von Parrot
(Né à Carlsruhe en 1791. Il est membre de l’académie des sciences de Pétersbourg et chirurgien en chef de l’armée Russe. Il finira conseiller d’état et recteur d’université. Mort en 1841)
De passage à Luchon, il décide de tenter la première ascension de la Maladetta. Il possède une bonne expérience de la haute montagne: une des cimes du Mont-Rose porte le nom de Parrotspitze.
Le 28 Sept 1817 en compagnie du guide Pierre Barrau ils partent de Luchon. Après le passage du Port de Venasque, ils passent la nuit à la Rencluse. Le lendemain, le 29 Sept 1817, ils montent vers la crête de la Maladeta, franchissent avec peine la rimaye du glacier et trouvent un passage qui les mènent sur le Sud de l’arête, ou par des rochers moins escarpés ils atteignent le sommet.
Parrot constate alors que Reboul a raison et qu’effectivement l’Aneto est plus haut que le sommet sur lequel il se trouve.
Il imagine alors la possibilité de conquérir l’Aneto en traversant le glacier… (Cette voie imaginé par Parrot, qui passe par le glacier de l’ Aneto, est de nos jours la voie normale.
La première sera effectuée le 24 Juillet 1842, (soit quatre jours après la première ascension), par Tchihatcheff, Laurent (professeur de chimie à la faculté de Bordeaux), Arrazau, Redonnet et Sanio.)
Il ramène de son périple un « Voyage dans les Pyrénées » confié à un imprimeur de Berlin en 1823 et qui dut attendre 1954 pour être traduit en français.
Christian Friedrich Mylius
En revanche, l’œuvre de Christian Friedrich Mylius qui, en 1812 parcourut la partie centrale de la chaîne, est encore pour ainsi dire inédite, elle comporte quatre volumes de 700 pages chacun, plus un volume de lithographies qu’il confia à un éditeur entre 1818 et 1819.
Georg Wilhelm Lüdemann
Son voyage dans les Pyrénées a lieu en 1822 et son récit est publié en 1825 à Berlin.
Connaissant parfaitement le français, il prend contact avec les Pyrénéens dont il décrit avec faveur l’aspect et les costumes changeant d’une vallée à l’autre.
Son voyage se déroule uniquement à pied de Toulouse à Luchon.
Il fait une première ascension au pic d’Espingo puis descend par la vallée d’Aure et rejoint Bagnères de Bigorre d’où il repart faire l’ascension du Pic de Midi de Bigorre.
Il visite ensuite Barèges, le cirque de Gavarnie, Cauterets et le lac de Gaube.
Le retour se fait le long de la vallée du Gave de Pau par Lourdes, Pau, Orthez. De Bayonne, il se rend à Hendaye et à la Rhune puis il s’installe à Ustaritz, ou il rédige son manuscrit.
Autant il est plein d’enthousiasme pour les paysages découverts des sommets pyrénéen autant il est critique envers la faune : « les ours sont ici des animaux sans vigueur, les isards de pâles copies des bouquetins alpins; les vaches sont maigres et ne donnent que peu de lait comparées à celles de Suisse ».