Henry Russell
Henry Russell Killough naît en 1834 à Toulouse. Son père est issu d’une vieille famille Irlandaise au Catholicisme rigoureux; sa mère est française. C’est elle qui le met pour la première fois en contact avec la montagne au cours de petites randonnées.
A l’âge de 23 ans, il entreprend son premier voyage lointain, qui le conduit jusqu’en Amérique du nord.
De retour à Pau, il se lance à la conquête des Pyrénées.
L’été 1858, il se trouve à Barèges et découvre véritablement la montagne: il ascensionne le Néouvielle, l’Ardiden et trois fois le Mont Perdu, dont une fois seul à partir de Luz.
En août 1858 , à Gavarnie, il manque de mourir de froid, de faim et de fatigue: perdu dans la tempête sur les gradins du cirque, il erre une nuit durant au bord des précipices.
En 1859, il s’engage dans la marine, et part pour son second voyage lointain qui durera trois ans. Il parcourt 65000 km. Il se rend à St Petersbourg, Moscou, Irkoutsk, Pékin. Il traverse deux fois le désert de Gobi, descend le fleuve amour. Par la voie maritime il rallie Shanghai, Hong Kong, Macao,Canton, Melbourne, Wellington, Ceylan, Calcutta. Il passe une année en Inde et reprend le chemin de l’Europe par Le Caire et Constantinople.
Mais Henry Russell ne supporte pas cette discipline trop stricte, et le voilà de retour dans les Pyrénées en 1861. Dés lors, il consacrera le reste de sa vie à l’exploration des Pyrénées.
Seul, ou avec ses guides il effectue d’innombrables ascensions, réalisant une trentaine de premières. Il vit d’une fortune personnelle et des rentes de ses placements bancaires. Durant l’hiver il se plie aux contraintes de la vie mondaine de la haute société Paloise, mais dès les premiers jours de l’été, il repart vers les sommets.
Son destin est lié au Vignemale où il monte pour la première fois le 14 septembre 1861 avec le guide Laurent Passet.
Le 19 août 1864, à l’hôtel des voyageurs de Gavarnie, il fonde avec Maxwell Lyte, Charles Packe et Émilien Frossard la première société de montagnards: la société Ramond.
Sept ans après en 1868, il monte au Vignemale pour la seconde fois avec Hippolyte Passet. Pour sa troisième ascension, il effectue la première hivernale le 11 février 1869 avec Hippolyte et Henri Passet. C’est la première grande ascension hivernale effectuée en Europe.
Les grottes du Vignemale
Henry Russell veut passer des nuits en montagne. Le 26 août 1880 il passe une nuit à la belle étoile au sommet de la Pique Longue. Il envisage alors l’emménagement des grottes, car toute autre construction ne pourrait être qu’inesthétique et impromptue dans un tel lieu, pense-t-il.
Il fait creuser sept grottes. Le travail s’étale de 1881 à 1893. Un forgeron de Gèdre installe au col de Cerbillonna une forge de fortune pour réparer les outils.
Le 01 août 1882 la première grotte est achevée; c’est la villa Russell située à 3205m d’altitude au col de Cerbillonna (3 m de long, 2.5 m de large et 2 m de Haut.) Russell habite sa grotte pendant trois jours. Le 12 août 1884, il la fait bénir ainsi que le Vignemale. Trois messes sont célébrées devant une assistance d’une trentaine de personnes.
En 1885, il fait creuser la seconde grotte (celle des guides) puis en 1886 la troisième; celle des dames.
Le 05 décembre 1888, il demande au préfet des Hautes-Pyrénées, de lui accorder la concession du Vignemale (200 ha entre 2300 et 3300m). La location annuelle est fixée à 1 franc sur 99 ans et débute en janvier 1989. Il fera ériger au sommet une tour de pierres de trois mètres de haut pour lui faire dépasser symboliquement la barre des 3.300 mètres.
Certains étés, le glacier recouvrant ses grottes, trois autres seront creusées 800 m plus bas à la base du glacier (2400m): les grottes Bellevue.
Il y organise des réceptions somptueuses et légendaires, recevant princes et rois sur un tapis rouge qu’ il fait déployer dans la neige.
Puis en 1893, 18 m en dessous du sommet, sa dernière grotte voit le jour: la grotte Paradis.
Il montera pour la trente-troisième et dernière fois au sommet de son cher Vignemale le 08 août 1904.
Il meurt à Biarritz en 1909.
Les premières d'Henry Russell
1858 | Première du pic d’Ardiden (2988 m) |
1864 | Première du Cylindre du Marboré (3328 m) (H.Russell, Emilien Frossard) |
1864 | Première du pic des Gourgs Blancs (3129 m) (H.Russell, J.Haurillon) |
1864 | Première du pic Carlit |
1864 | Première du Lustou (3023 m) |
1865 | Première du pic Russell (3205 m) par le couloir Sud avec C.Packe. |
1867 | Première Pics d’Enfer |
Juillet 1868 | Première du pic d’Albe (3118 m) (H.Russell, J.Haurillon) |
1869 | Première du pic de Beciberri |
03 Juillet 1872 | Première du Mont Perdu (3355 m) par l’Est (Voie Russell) (H.Russell, C.Passet) |
Juillet 1874 | Première de la Grande Fache (3005 m) (H.Russell, Latour) |
Sept 1874 | Première du pic de Gabietou (3031 m) (H.Russell, C.Passet) |
1874 | Première du pic d’Anayet (H.Russell, Camy) |
1875 | Première Visaurin (H.Russell, Gil Narcisse et son fils) |
23 juin 1876 | Première pic d’Argualas (3046 m) (H.Russell, Sarettes, Pablo Belio) |
05 Sept 1876 | Première du pic de la Maladeta (3308 m) depuis le col Maudit (H.Russell, F.Barrau) |
21 Août 1877 | Première du pic des Tempêtes (3295 m) (H.Russell, C.Passet) |
25 Août 1877 | Première Second Pic de la Maladeta(3220 m) (H.Russell, C.Passet) |
18 Juillet 1878 | Première du pic d’ Eristé (H.Russell, F.Barrau) |
13 Août 1878 | Première du Pic Las Louseras(3003 m) (H.Russell, C.Passet) |
21 Juillet 1879 | Première de l’ Astazou Occidental (H.Russell, C.Passet) |
05 Août 1879 | Première du pic des Mouliéres (3010 m) (H.Russell, F.Barrau, B.Courrèges) |
07 Juillet 1880 | Première du Col Maudit (H.Russell, F.Barrau) |
Août 1880 | Première du pic d’ Erouel (3037 m) (H.Russell, F.Barrau) |
12 Juillet 1881 | Première de la Crête du milieu (H.Russell, F.Barrau, C.Passet) |
05 Juillet 1882 | Première du Grand pic de Clarabide (3020 m) (H.Russell, F.Barrau, C.Passet) |
31 Août 1882 | Première de la Dent d’Albe (3136 m) (H.Russell, B.Courrèges) |
31 Août 1883 | Première de pic d’ Estatats Central (H.Russell, F.Barrau, Marcial Trucco) |
1885 | Première du pic de Lardanita |
Première descente du pic Margalide (3240 m) par le couloir Ouest |
Bibliographie
Souvenirs d’un montagnard
Peu de temps avant de mourir, Russell publie ce qu’il considère la seconde édition de Souvenirs d’un montagnard. Ce texte essentiel est une nouvelle édition de l’édition publiée en 2009 par l’éditeur pour le centenaire de la mort d’Henry Russell.
Pyrenaïca
L’ultime édition des « Souvenirs d’un montagnard », datée de 1908, comportait une troisième partie intitulée « Varia ». Henry Russell y avait rassemblé divers articles parus dans journaux, revues ou tirés à part, lesquels traitaient de Pau, des Pyrénées, du Pyrénéisme, des trois ascensions dans les Alpes de l’auteur, des grottes du Vignemale ou encore d’un digest des 16.000 lieues à travers l’Asie et l’Océanie . Non directement liés aux ascensions des Pyrénées françaises ou espagnoles, ces textes sont ici
16 000 lieues à travers l’Asie et l’Océanie Tome 1
Le jeune Russell qui n’est pas encore le célèbre pyrénéiste part de Bagnères-de-Bigorre pour un voyage qui va durer trois ans, de 1858 à 1861 : Saint-Pétersbourg, la Sibérie, le désert de Gobi, la Mongolie, Pékin, Shang-Haï, Hong-Kong, Macao, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, Ceylan, les Indes jusqu’au pied de l’Himalaya, voilà, à grands traits, le périple que va mener Henry Russell à travers l’Asie et l’Océanie. Tout cela, bien évidemment, ponctué d’aventures aussi variées que les contrées visitées, et, déjà, de quelques ascensions qui préfigurent le futur montagnard des Pyrénées que deviendra Russell à son retour. Un ouvrage qui connaîtra un succès certain lors de sa parution, et dont Jules Verne s’inspirera abondamment pour écrire les aventures de Michel Strogoff. La dernière édition des 16.000 lieues… date de 1866, et Russell en fit également paraître un abrégé qui sera d’ailleurs inclus dans la partie varia des « Souvenirs d’un montagnard de 1908 ». Voici donc le temps, enfin, de faire redécouvrir, dans sa version longue et intégrale, cette fabuleuse équipée longue de 16.000 lieues…
16 000 lieues à travers l’Asie et l’Océanie Tome 2
Le jeune Russell qui n’est pas encore le célèbre pyrénéiste part de Bagnères-de-Bigorre pour un voyage qui va durer trois ans, de 1858 à 1861 : Saint-Pétersbourg, la Sibérie, le désert de Gobi, la Mongolie, Pékin, Shang-Haï, Hong-Kong, Macao, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, Ceylan, les Indes jusqu’au pied de l’Himalaya, voilà, à grands traits, le périple que va mener Henry Russell à travers l’Asie et l’Océanie. Tout cela, bien évidemment, ponctué d’aventures aussi variées que les contrées visitées, et, déjà, de quelques ascensions qui préfigurent le futur montagnard des Pyrénées que deviendra Russell à son retour. Un ouvrage qui connaîtra un succès certain lors de sa parution, et dont Jules Verne s’inspirera abondamment pour écrire les aventures de Michel Strogoff. La dernière édition des 16.000 lieues… date de 1866, et Russell en fit également paraître un abrégé qui sera d’ailleurs inclus dans la partie varia des « Souvenirs d’un montagnard de 1908 ». Voici donc le temps, enfin, de faire redécouvrir, dans sa version longue et intégrale, cette fabuleuse équipée longue de 16.000 lieues…
Les grandes Ascensions des Pyrénées
« Un guide clair, pratique, et très condensé de toute la chaîne des Pyrénées, destiné surtout aux grands marcheurs, voilà ce que j’ai voulu faire : guider plutôt que décrire, en tâchant d’être moins aride et moins froid que les montagnes dont je parle, tel a été mon but… » précisait dans la préface, en 1866, le comte Henry Russell-Killough. Si Russell et ses Souvenirs d’un Montagnard ne sont plus à présenter, son guide des Grandes ascensions des Pyrénées restait un ouvrage rare et peu connu, sinon des bibliophiles. Reste à emboîter le pas de Russell, près de cent cinquante ans plus tard, grâce à un des tous premiers véritables topo-guides de l’histoire des Pyrénées.
Pau, Biarritz, Pyrénées
Le comte Henry Russell-Killough (1834-1909) appartient à la légende des conquérants des cimes pyrénéennes de la seconde moitié du XIXe siècle. Moitié irlandais et moitié gascon, ce grand voyageur va consacrer sa vie aux Pyrénées, tant en pérégrinations – il arpente la chaîne pendant plus de 30 ans, y faisant la plupart des ‘ premières sur les pics de plus de 3 000 mètres – qu’en littérature. Routard, écologiste et humaniste avant l’heure, il évoque dans ses écrits ce qu’il soit, ce qu’il pense, ce qu’il ressent. C’est cette ouvre que Yann Gouyon nous propose dans une première traduction française établie d’après l’édition définitive de 1890. Plus qu’un guide de promenades, Pau, Biarritz, Pyrénées est un témoignage éloquent de la beauté de ces montagnes au gré d’impressions poétiques et de renseignements pratiques. Henry Russell nous conduit dans les vallées d’Aspe, d’Ossau, et d’Argelès, sur le chemin de ses randonnées à effectuer au départ de ces deux stations d’hiver. Ainsi, il chemine à travers les vertes étendues pastorales, spectateur actif et émerveillé de la diversité des paysages pyrénéens façonnés par le temps et l’histoire.
Le Comte Henry Russell et les Pyrénées
Henry Russell (1834-1909), comte de son état et pionnier de la conquête des Pyrénées, était également grand écrivain. Son ouvrage le plus connu, Souvenirs d’un montagnard, plusieurs fois réédité, ou Histoire d’un coeur, injustement méconnu, permettent de mieux comprendre certains aspects de la vie de l’ « Ermite du Vignemale ». Gilles Duval s’intéresse enfin aux célèbres grottes de Russell, réinvesties à sa mort par toute une génération de pyrénéistes. Une lecture rafraîchissante.
Henry Russell et ses grottes : Le fou du Vignemale
De Marcel Pérès
Le comte Henry Russell, inventeur du pyrénéisme d’exploration, effectua dans sa jeunesse de périlleux voyages en Asie, en Océanie et en Himalaya qui inspirèrent Jules Verne.
Il se prit ensuite de passion pour le Vignemale, plus haut sommet des Pyrénées françaises, dont il réalisa trente-trois fois l’ascension. Sa notoriété exceptionnelle se transforma en célébrité lorsqu’il décida de consacrer toute sa fortune à percer sept grottes sur cette montagne, à différentes altitudes, en raison des caprices du glacier d’Ossoue. C’est dans ces cavernes que ce solitaire excentrique aimait aussi tenir salon, exacerbant les critiques et les passions ! Celui qui fut surnommé affectueusement « le Fou du Vignemale » obtint en 1889 le droit de régner sur ce sommet prestigieux et son glacier, par un bail de 99 ans consacré par arrêté préfectoral.
La légende d’Henry Russell, l’ermite « qui avait épousé une montagne », était bien née, confortée, il est vrai, par la richesse exceptionnelle de sa personnalité et par son œuvre littéraire.
Henry Rusell (1834-1909) : Une vie pour les Pyrénées
Le comte Henry Russell-Killough (1834-1909) appartient à la légende des conquérants des cimes pyrénéennes de la seconde moitié du XIXe siècle. Avant de consacrer sa vie aux Pyrénées, cet aristocrate moitié irlandais et moitié gascon complète ses connaissances par des voyages lointains : Amérique du Sud, puis du Nord, Russie, Sibérie, Chine, Japon, Australie, Nouvelle-Zélande, Inde… Le récit de ses voyages inspire Jules Verne. À son retour, il se fixe définitivement à Pau et vit difficilement un chagrin d’amour dont il a du mal à se remettre. Les Pyrénées vont le guérir.
Considéré comme le fondateur du pyrénéisme, il arpente la chaîne pendant plus de 50 ans, y faisant la plupart des «premières» sur les pics de plus de 3000 mètres, et finit par se fixer sur le Vignemale qui devient sa résidence d’été. Il y fait creuser sept grottes et le loue pour 99 ans. Commencent alors des villégiatures mémorables dans un faste et une magnificence insolites à ces hauteurs.
Son époque le considère comme un original et un excentrique, la nôtre comme un précurseur et un visionnaire. Routard, écologiste et humaniste avant l’heure, il partage ce qu’il voit, ce qu’il pense, ce qu’il ressent. Très documentée, cette biographie éditée pour le centenaire de sa mort est sans nul doute l’ouvrage le plus complet et le plus inédit sur Henry Russell.
Henry Russell montagnard des Pyrénées
A l’occasion de son 75ème anniversaire, l’Académie de Béarn rend hommage à son fondateur, le Docteur Georges Sabatier, en rééditant cet « Henry Russell » publié en 1926 et devenu introuvable. L’étude de Georges Sabatier reste un livre de référence sur le Conte Russell, irlando-anglais et gascon. Cette grande figure du pyrénéisme partagea sa vie entre les mondanités des villes thermales, Pau en faisait alors partie, et une passion dévorante pour les montagnes ; il y gagna le titre de « plus grand marcheur du monde » et bien vite celui de « roi des Pyrénées », enchaînant ascensions et découvertes de pics.