La traversée des Pyrénées en VTT
Du 01 au 16 octobre 2008
Étape 15: Maçanet - Banyuls
C’est gagné ! Ce soir on voit la mer. C’est du moins ce qu’on se dit car après la grosse étape d’hier on est un peu en avance sur les étapes que nous avions initialement prévues.
Après un super petit déjeuner, c’est le départ. Dés le premier kilomètre nous commettons notre première erreur d’orientation de la journée. Mais l’endroit est joli, la végétation méditerranéenne (chênes lièges) nous donne encore l’illusion qu’on est arrivé… Nous retrouvons la petite route, que longe le GR 11, qui nous hisse avec des pentes très rudes jusqu’au petit village de La Vajol. Ici nous empruntons une route plus importante et roulante jusqu’au col frontière de Manrella (720 m). Ce matin l’ambiance est un peu différente des jours précédents; c’est plus silencieux. Intérieurement il doit y avoir des regrets que ce soit déjà fini. C’était une belle quinzaine…
Dans la montée du col nous entrevoyons la mer à l’horizon. Pause photo ! Cette fois-ci c’est sur; on arrive ce soir… Nous menons un bon train dans le dernier kilomètre de l’ascension. Pierre, qui a déjà fait la HRP à pied, parle de sa troisième traversée des Pyrénées: ce sera sûrement en hiver en ski de randonnée ou en vélo de route par les cols routiers.
L’arrivée en France se fait par… un sens interdit ! Nous dévalons rapidement versant français les quelques hectomètres de goudron avant de retrouver des pistes qui longent de prés la frontière. Un peu plus loin, Pierre reconnaît un endroit ou il avait bivouaqué il y a 10 ans lors de sa première traversée par la HRP.
A midi nous sommes au Perthus. Nous avalons vite un petit casse-dalle et une boisson dans une venta. Après un magistral coup de bambou, nous reprenons la route pour attaquer la longue ascension de 12 kilomètres qui va nous conduire au col de l’Ouillat. C’est sûrement le col de moins de 1000 mètres, le plus dur des Pyrénées !! A moitié col, Barrus explose complètement; il lui faudra même s’arrêter à deux reprises. Il laisse filer Pierre qu’il retrouvera au col de l’Ouillat beaucoup plus tard.
Après une pause et un point carte au refuge, nous repartons vers 14 heures. Nous poursuivons sur la petite route goudronnée du Neulos sur 1,5 km. Nous abandonnons alors le goudron, pour prendre à gauche une petite piste en corniche qui nous mène à un belvédère, d’où nous apercevons la Méditerranée. Il s’en suit quelques kilomètres alternant portions de plats, et légers faux plat; juste ce qu’il nous faut pour récupérer un peu. Au col de l’Estaque nous discutons un peu sur la suite de l’ itinéraire. Veron part plein Est en suivant l’itinéraire HRP – GR10 qui passe par le sommet du Sailfort Sud. Il annonce 4 heures de poussette pour rejoindre le col de Baillaury. C’est trop pour nous. On hésite un instant à basculer directement sur Cerbére, mais nous n’avons pas d’infos sur cette possibilité; C’est donc au pif que nous décidons de continuer. Il faut dire que nous n’avons pas de carte du coin, mais la piste qui continue semble trop belle pour n’aller nulle part. En fait elle va au col des Trois Hêtres ! Puis plus rien …
On trouve quand même un petit sentier qui commence assez roulant. Il est orienté Nord-Est et, toujours au pif nous jugeons qu’il va nous mener vers Collioure. Plus que 1000 mètres de dénivelé négatif, ça devrait aller !
La première partie de la descente se passe plutôt bien. Mais très vite la végétation s’épaissit. On ne peut plus rouler du tout. Un petit col nous laisse entrevoir la suite. Pas terrible ! Vers l’ Est il n’y a plus de sentiers. Le seul qu’on trouve part plein Nord et il est extrêmement raide. Pas d’autres choix; il est 16 heures, nous décidons de descendre quand même. Ce sentier est balisé PR… nous nous permettons de juger que vu sa raideur, il mériterait une autre classification. Enfin, nous arrivons dans un hameau au fond d’une petite vallée. Et c’est toujours en filant plein Nord que nous arrivons dans la plaine… à Argeles-sur-Mer, soit à plus de 20 kilomètres au Nord de Banyuls.
Mais maintenant nous voulons absolument arriver avant la nuit et c’est sur la plaque que nous arrivons à Argeles-Plage. On roule trop vite, le vent de face nous le rappelle. Nous avons 70 kilomètres et deux heures de poussette-portage dans les jambes. Au niveau de Port-Vendres nouvelle erreur, on fait deux kilomètres et 100 mètres de dénivelé en plus inutiles. On ignore en fait la distance qui nous sépare de Banyuls. Comme carte nous n’avons que la photocopie du topo Veron avec la carte routière. On voit quand même que nous avons encore deux petites bosses avant Banyuls. Mais qu’ils sont durs ces derniers kilomètres ! En plus la nuit tombe et nous sommes sur une nationale. Il y a énormément de circulation, du vent de face, de la fatigue… par moment les voitures nous frôle tellement que nous roulons sur le bas-coté.
Dernière petite côte ! C’est par une descente que nous rentrons dans Banyuls. Nous arrivons directement sur la plage et après s’être congratulé, nous nous posons directement au premier bar avec terrasse sur la plage. Une bière, une photo et quelques SMS à la famille et aux amis pour dire qu’on est arrivé …
La nuit tombe. On reprend nos vélos pour trouver notre dernier hôtel de la traversée (en haut d’une côte en plus). Une bonne douche avant une dernière soirée arrosée…
Étape 14 : Ribes de Freser – Maçanet |